Alain LOUYOT : Prix Albert Londres 1985
1985, c’est l’année de la
gloire pour Alain Louyot. Journaliste au Point, il reçoit le Prix Albert
Londres. Un prix qui récompense tous les ans le meilleur grand reporter de la
presse écrite.
Cette reconnaissance lui a naturellement apporté des opportunités : « Grâce à ce prix, j’ai d’abord été embauché à l’Express en tant que rédacteur en chef adjoint de la rubrique Europe, puis à l’Expansion où j’ai accédé tout récemment à la direction de la rédaction ».
" La presse hebdomadaire résiste"
Ce prix est pour beaucoup dans la carrière d’Alain Louyot. Il
n’est cependant pas indispensable, selon lui, pour réussir dans le
métier : « Il est certes difficile de rentrer dans une entreprise de
presse. Mais c’est la motivation et la volonté qui fait la différence »,
dit-il.
Par une démarche qui se veut pédagogique, il encourage les
étudiants qui ont tendance à douter suite à la crise que subit la presse :
« Quoi qu’on vous propose, foncez ! Conseille-t-il. Comme la priorité
est faite aux embauches internes, une fois entré dans le journal, les chances
d’évoluer seront bien plus grandes ».
La presse hebdomadaire semble toutefois souffrir beaucoup moins que la presse quotidienne, concurrencée par les gratuits.
Les français sont de grands consommateurs de magazines :
« Nous résistons mieux que les quotidiens face à la crise, "Le
Point" a même amélioré son chiffre et nous, nous continuons de gagner de
l’argent », se satisfait Alain Louyot. Cependant, les recettes des ventes
ne sont pas suffisantes pour la survie du journal. Aux abonnements s’ajoute les
chiffres de la publicité, les ventes en kiosque et surtout, des ressources
complémentaires et indispensables apportées par les 17 autres magazines
("Lire", "L’Etudiant", "Votre Argent", "L’Entreprise" etc…), nés de l’Express et qui lui appartiennent
désormais : « Nous profitons du titre reconnu pour fonder de nouveaux
journaux ; ils apportent une bonne santé financière », explique-t-il.
Un atout en or : le temps
La presse hebdomadaire bénéfice d’un atout prédominant lui
permettant d’être plus performante que les quotidiens.
Le temps est un véritable allié chez les hebdos, « il
faut en profiter pour enrichir son carnet d’adresse » et il permet, selon
Alain Louyot, une plus grande qualité dans le traitement des infos. « Cela
veut dire qu’on doit apporter de l’inédit, en anticipant les sujets, et en
présentant un regard original et décalé ».
A "Express-Expansion", il existe quatre grands
services (politique intérieure et étrangère, économie et société) ainsi que
deux services complémentaires (culture et environnement) appuyés par une
centaine de journalistes et plus de soixante correspondants à l’étranger.
Dans un tel groupe de presse, il est indispensable de rassembler
de nombreuses qualités, surtout dans la forme : « Contrairement au "Nouvel Obs" où chacun a une plume littéraire, ici, nous souhaitons
éviter une personnification de l’écriture. Nous voulons une compétence, une
exigence mais une simplicité ».